La croissance du trafic aérien mondial est supérieure à 4% par an. À ce rythme-là, il doublera tous les 15 ans. Pour répondre à cette demande exponentielle, Airbus prévoit de livrer le nombre impressionnant de 33.000 avions dans les 20 prochaines années. Par ailleurs, la durée de vie moyenne d’un appareil a diminué, passant de 31 à 26 ans en cinq ans. Ces deux facteurs ont un impact primordial sur la fin de vie des avions et la logistique inverse du secteur aéronautique. Si près de 900 avions fabriqués par Airbus sont hors service à ce jour, les prévisions sont sans commune mesure : d'après les calculs des spécialistes, 12.000 avions arrivés en fin de vie seront à traiter dans les 20 prochaines années.
Pour trouver des solutions à la problématique de la logistique inverse des avions que pose cet article, une analyse de la situation actuelle est effectuée dans l’industrie aéronautique ainsi que dans d’autres secteurs des transports, ce afin de réaliser un benchmark.
Durant les dix dernières années, l’écoconception des avions et l’utilisation d’écoproduits pour l’avionique sont devenus les axes majeurs de la logistique durable dans le secteur aéronautique. Les entreprises du secteur, et notamment Airbus en tant que pionnier, ont mis l’accent sur le développement de matériaux et de produits à impact réduit sur l’environnement durant tout le cycle de vie de l’avion, avec pour ligne de mire la diminution des émissions de polluants. En revanche, le défi du recyclage des avions reste à relever. L’intégration de la logistique inverse dans la stratégie supply chain est désormais cruciale. Si le recyclage de ces avions est d'ores et déjà une réalité, il doit changer d'échelle et passer du mode artisanal au stade industriel. Les problèmes de la logistique inverse du secteur aéronautique s'expliquent par un manque d'anticipation de la part de la filière, dont un défaut important d'infrastructures de recyclage et de régulation susceptibles de susciter une motivation chez les propriétaires d'avions pour recycler et en tirer un intérêt financier.
Divers spécialistes en logistique inverse des secteurs automobile et maritime ont été consultés pour donner leur avis sur le sujet et émettre des propositions.
Jaegler A., Bouzdine-Chameeva T., Mérieux P. (2017). Où en est la logistique inverse dans le secteur aéronautique ? Logistique & Management, 0(0), 1-14.
Rabiller, P. (2017). La déconstruction est-elle le futur jackpot ? Deux chercheuses de Kedge se sont penchées sur la déconstruction d’avions en fin de vie. Sud-Ouest, 24 juin, 2-6.