En 2020, le chiffre d’affaires du e-commerce généré par les ventes de produits a connu une progression de plus de 32 % (FEVAD).
Cette tendance de fond est encore renforcée par la crise sanitaire.
Dans le même temps, les problématiques environnementales se retrouvent plus que jamais au cœur de nos préoccupations.
Le e-commerce nous rapproche-t-il ou nous éloigne-t-il de leurs solutions ?
En 2020, les achats sur internet auprès des enseignes ont en effet bondi de 53 % et ceux auprès des places de marché (Veepee, Amazon, Alibaba, etc.) de 27 % par rapport à l’année dernière.
De plus, 46 % des nouveaux clients du secteur de la mode disent vouloir renouveler l’expérience.
Ce boom du e-commerce induit de nombreux impacts sur l’environnement.
Cependant, ces impacts sont peu étudiés. Les premières études laissent penser que le e-commerce serait moins impactant qu’un achat traditionnel en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Qu’en est-il vraiment ?
De premières études en faveur du e-commerce
(Alors, quid du boom du e-commerce par rapport à l’impact sur l’environnement web seulement) Plusieurs études académiques concluent en faveur du e-commerce.
Certaines se bornent à considérer les émissions dues au transport, d’autres incluent le packaging.
Cela dit, aucune ne prend en compte toutes les activités liées à la logistique du e-commerce et encore moins les émissions dues à internet et au stockage de données.
Nos travaux élargissent le périmètre de ces études en prenant en compte le packaging, l’utilisation d’internet, le transport, l’immobilier et utilisent des données françaises.
Les premiers résultats de ces recherches confirmeraient ceux de nos collègues internationaux.
La livraison en point relais supplante la livraison à domicile qui elle-même se positionne devant le click-and-collect et les achats traditionnels
Les achats traditionnels ainsi que le click-and-collect auraient un impact bien plus important que la livraison à domicile sur le changement climatique.
La palme du mode de livraison le moins impactant revient à la livraison en points relais.
Le poids des émissions dues à l’utilisation d’internet serait en effet très largement compensé par les émissions générées par les magasins et leur fonctionnement.
2 questions fondamentales restent en suspens pour départager le e-commerce et le commerce traditionnel
Le e-commerce et le commerce traditionnel sont-ils indépendants ?
Les logistiques des achats traditionnels et en ligne sont très souvent imbriquées.
Les achats sur les places de marché telles Amazon, C-discount, Alibaba disposent d’une logistique propre.
Les achats sur les enseignes en ligne passés via leur site propre ou via des places de marché s’appuient quant à eux sur une logistique liée à celle des achats traditionnels.
Dans ce cas de figure, la mesure des impacts respectifs du e-commerce et du commerce traditionnel se révèle dès lors extrêmement compliquée.
La problématique environnementale se résume-t-elle au changement climatique ?
Le changement climatique est très médiatisé.
Mais d’autres objectifs du développement durable fixés par l’ONU sont à prendre en compte comme la consommation durable, les villes et les communautés durables, la préservation des vies terrestre et aquatique par exemple.
Au-delà des émissions de gaz à effet de serre, d’autres indicateurs comme l’artificialisation des sols, la biodiversité, etc. sont alors à considérer.
La problématique environnementale ne peut être résumée au changement climatique même si celui-ci est clé.
« Il est encore bien prématuré pour conclure en faveur ou en défaveur du e-commerce à ce stade des recherches. »
Et si le E pour Environnement se confirmait ?
D’autres questions se posent, même si de futures recherches confirmaient ces premiers résultats…. Cela signifierait-il la fermeture à venir de l’ensemble des magasins physiques ? Au-delà de la déception des fondu(e)s de shopping… quelles seraient les implications sociétales d’une telle décision ?